À l’heure actuelle, on dénombre plus 600 maladies héréditaires et à prédispositions raciales chez le chien parmi lesquelles plus de 270 maladies génétiques et plus de 190 maladies à mutations connues. Chaque année, de nouvelles mutations sont identifiées et afin de diminuer l’impact de ces maladies génétiques sur les différentes races canines, des tests ADN ont été développés : plus de 80 tests ADN sont aujourd’hui disponibles. La plupart de ces tests ont été développés pour les maladies
autosomiques récessives. Qu’est-ce qu’un test ADN ? Comment les tests ADN sont-ils conçus ? Quels sont les avantages et les inconvénients de ces tests ?
Développement et fonctionnement d’un test génétique
Conception d’un test ADN
Plusieurs étapes sont nécessaires à la conception d’un test ADN.
En premier lieu, il est nécessaire d’avoir identifié le gène et de la mutation de ce gène, causale pour une maladie donnée.
Puis, dans un second temps, il faut procéder à une “validation populationnelle”. Trois populations de chiens sont étudiées lors de cette étape :
– Un ensemble de chiens de la race concernée par la maladie et atteint de cette maladie.
– Un ensemble de chiens sains de la race concernée par la maladie.
– Un ensemble de chiens n’appartenant pas à cette même race.
Pour valider le test, il est alors nécessaire que la mutation étudiée soit systématiquement associée à la maladie. Par exemple, pour une maladie monogénique dont le mode de transmission est autosomique récessif, les chiens touchés doivent posséder l’allèle muté en double exemplaire. Les races où la maladie n’est pas décrite ne doivent pas être porteuses de la mutation.
Mise en place d’une technique fiable (pour l’obtention d’un test de routine)
Plusieurs conditions sont nécessaires :
– Le test doit pouvoir être réalisé rapidement.
– Le test doit permettre de détecter la mutation à l’état homozygote et hétérozygote.
– La fiabilité du test est indispensable. La technique repose sur la conception d’amorces d’ADN qui permettent une amplification du gène portant la mutation grâce à la technique de PCR (Polymerase Chain Reaction) et sur la détection spécifique de la mutation responsable de la maladie. Des erreurs (très rares) sont possibles lors de modification de la structure du gène.
Commercialisation du test ADN
Le test ADN obtenu à l’issue de ces étapes permet de détecter la présence d’une mutation responsable d’une maladie. La plupart du temps les tests ne sont valables que chez une race de chien donnée. En effet, il est possible d’avoir pour une même maladie plusieurs mutations causales, chacune spécifique d’une race. C’est par exemple le cas de l’ichtyose dont la mutation est différente chez le Golden Retriever et chez le Norfolk Terrier et où deux tests génétiques existent.
Avantages et inconvénients des tests ADN
Avantages | Inconvénients |
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Facile à réaliser | Coût élevé lorsqu’il s’agit d’un simple dépistage, à comparer aux prix des autres examens lorsqu’il a un but diagnostique. |
Réalisable précocement | Réponse non immédiate |
Résultat valable toute la vie de l’animal | Souvent spécifique d’une race et d’une maladie, il faut donc faire attention au choix du test |
Les tests ADN possèdent différents avantages et inconvénients, il convient de peser le pour et le contre avant d’en réaliser un.
Les modes de prélèvements
Mode de prélèvement | Prise de sang 5 ou 10mL sur tube EDTA (prélèvement généralement préféré pour la recherche). | Frottis bucal Examen de choix (attention à recueillir des cellules buccales et non de la salive). | Autre Semence, poils, biopsie, prélèvement anatomopathologique conservés dans du fixateur ou inclus en paraffine. |
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Avantages | - Prélèvement le plus facilement exploitable
- Obtention d’une grande quantité d’ADN | - Simple, rapide, indolore
- Conservation à température ambiante - Quantité d’ADN suffisante | - Pratique lorsqu’on veut envoyer un prélèvement pour une analyse histologique, on envoie aussi un échantillon pour le test ADN. Permet de tester un reproducteur décédé |
Inconvénients | Parfois difficile à réaliser sur des animaux non coopératifs
- Plus douloureuse que le frottis buccal | - Plus invasif pour la plupart des méthodes (biopsie, prélèvement anatomopathologique). - ADN plus difficilement exploitable |
Différents modes de prélèvements permettent la réalisation d’un test ADN. Il est nécessaire de les connaitre afin de choisir la méthode la plus adaptée.
Nous retiendrons donc que le prélèvement de choix, sur un animal vivant, est le frottis buccal.
Le prélèvement doit être effectué par un vétérinaire qui vérifie l’identification de l’animal et qui doit obligatoirement authentifier le prélèvement (figure 3). Le laboratoire fournira alors un certificat génétique valable à vie qui pourra servir de garantie lors d’une éventuelle vente.